Sanctuaire Saint-Joseph du Saint-Sauveur
Oratoire du Saint Sauveur à Chantemerle-les-Blés
Offert par l´association La Route de l´Europe Chrétienne
En liaison avec les Croisés du Sacré-Cœur qui ont bâti à Chantemerle-les-Blés l’église Saint-Joseph du Saint-Sauveur, nous avons bâti un nouvel oratoire. L’oratoire du "Volto Santo" complète le caractère sacré de ce lieu de réparation, en faisant apparaître le Christ Sauveur mort sur la croix pour expier les péchés de toute l’humanité.
Selon la tradition, le Volto Santo, arrivé miraculeusement au port de Luni près de Lucca est une sculpture sur bois, réalisée par Nicodème, un des assesseurs de Joseph d’Arimathie pour aller embaumer le corps du Christ au tombeau. L’expression du visage du Christ, particulièrement saisissante, serait l’exacte reproduction de ce que Nicodème a vu de près.
Cet oratoire, comme celui de Notre Dame de Guadalupe au Barroux, comporte un bas-relief en pierre et un support. Le bas-relief a été confié à Pascal Beauvais, la maçonnerie support de l’oratoire à l’entreprise Serena (Aymeric Courcelle Labrousse). Les plans dressés par Jean Claude Constantin ont été transmis. Les travaux ont commencé en avril 2008.
Bénédiction de l’oratoire : lundi, 29 septembre en la fête de saint Michel Archange.
Homélie de Mgr Reyne du 29 septembre lors de la bénédiction :
"Nul ne peut faire ce qu’il appartient à Dieu seul de faire" (St Grégoire).
Mes frères,
Nous célébrons donc aujourd’hui la fête des archanges St Michel, Gabriel et Raphaël. Ceux-ci apparaissent dans la bible comme mandataires de Dieu dont le nom désigne la fonction : Michel "qui est comme Dieu" ; Gabriel : "héros de Dieu" et Raphaël "Dieu guérit". Pendant longtemps la fête de St Michel fut la seule fête des anges et dans la collecte de ce jour vous avez sans doute remarqué qu’aucun de ces archanges n’est nommé. Avec St Michel ce sont donc tous les anges qui sont fêtés. Ils le sont d’ailleurs encore le 2 octobre, fête des saints anges gardiens. C’est l’archange St Michel qui est le plus souvent nommé dans la liturgie : il l’était dans l’ancienne forme du Confiteor, immédiatement après la Vierge Marie. Il a une grande place dans la liturgie des défunts où il est qualifié de "Signifer", Porte-étendard, qui introduit les âmes des défunts dans la lumière éternelle. Il est fait encore appel à son intercession à l’offertoire lors de la bénédiction de l’encens ; voici ce que dit le prêtre en invoquant St Michel : "Par l’intercession du bienheureux Archange Michel qui se tient à la droite de l’autel de l’encens, que le Seigneur daigne bénir cet encens et le recevoir comme un parfum agréable". Sa notoriété biblique et liturgique l’ont fait choisir par plusieurs nations comme patron, dont la France. Sa popularité lui a valu de nombreux patronages. Il était naturel que les armées et tout particulièrement l’aviation se mettent sous la protection du chef des armées célestes. Comme il est représenté souvent précipitant le démon dans les flammes de l’enfer il est devenu le patron des métiers utilisant la chaleur du four.
Les marchands de balance ne pouvaient mieux trouver que l’archange souvent représenté avec une balance où il pèse les âmes. C’est encore tous ceux qui utilisent une balance qui l’ont pris pour patron.
Trois apparitions, d’ailleurs plus ou moins légendaires, ont eu une grande importance dans le développement de son culte en Occident : celle du Mont Gargan, celle du Château Saint-Ange, ancien mausolée de l’empereur Hadrien, et celle du Mont Saint-Michel.
Nous avons là quelques éléments qui nous permettent de cibler la popularité de St Michel.
Mais son action va bien plus loin dans l’Eglise. Le fait le plus marquant et le plus déterminant est la signification de son nom : "Qui est comme Dieu ?" Cette interrogation est plus que jamais d’actualité et place St Michel aux premiers rangs de ceux qui défendent les droits de Dieu. C’est donc surtout comme céleste défenseur des droits de Dieu qu’il nous apparaît. On ne parle plus guère aujourd’hui que des droits de l’homme, mais rarement de ses devoirs. Si l’homme peut légitimement revendiquer des droits ce ne peut être qu’en référence à ceux de Dieu.
Je situerai ces droits sur trois plans : Dieu Créateur, Dieu Sanctificateur, Dieu Rédempteur.
I : Les droits de l’homme sont inséparables de ses devoirs envers Dieu Créateur.
"Qui est comme Dieu ?" pour décider de l’usage que nous devons faire de la Création ? "Possédez la terre et soumettez la", comme Dieu l’a dit à Adam, n’a jamais voulu dire de mettre la création en coupe réglée, de prendre le monde créé en esclavage alors que Dieu l’a mis à notre service. Il s’agit d’user de la création mais non d’en abuser. Elle est le soutien de l’humanité en marche vers les cieux nouveaux et la terre nouvelle.
II : "Qui est comme Dieu ?", maître de la vie et de la mort, pour décider à sa place de supprimer ou de laisser vivre une vie déjà conçue in utero et animée par une âme immortelle ?
Dieu a créé l’homme à son image en lui donnant une âme dans un corps de chair. Son devoir primordial c’est d’accueillir cette vie qui vient de Dieu, par son intermédiaire de procréateur. Il en est responsable physiquement et moralement et se doit de la faire grandir, s’épanouir pas seulement sur le plan matériel mais aussi spirituel car le devoir de l’homme c’est de faire en sorte qu’apparaisse de plus en plus l’image de Dieu dans ceux qu’il a procréés. Si l’homme n’a pas le droit d’empêcher une vie de naître, il n’a pas plus le droit d’y mettre un terme par l’euthanasie. La vie appartient à Dieu qui est Créateur. L’homme ne peut revendiquer que son droit de procréateur dans le respect de la vie et le moyen de la transmettre. Créer des embryons humains, programmer la fécondation "in vitro", faire des bébés "éprouvettes" est une monstruosité tant sur le plan naturel que surnaturel. Qui donc est comme Dieu pour se vouloir créateur et non procréateur ? "Vous serez comme Dieu" avait dit le tentateur à nos premiers parents. Même si beaucoup ont rejeté Dieu et sont devenus athées, ils se veulent inconsciemment comme Dieu. C’est dans cet éclairage qu’il nous faut comprendre le péché "originel" : l’homme usurpant les droits de Dieu et se voulant en quelque sorte lui-même Dieu. Il y a d’ailleurs dans le péché grave ou véniel une volonté plus ou moins consciente d’écarter Dieu pour décider à sa place du bien et du mal. Nous ne croyons pas seulement au péché originel, nous le voyons avec ses ramifications et ultimes conséquences dans notre monde actuel plus qu’en tout autre période de la vie du monde et de la société.
III : "Qui est comme Dieu" Rédempteur ?
Notre monde récuse la Rédemption. Pourquoi une rédemption, pourquoi être racheté quand on nie le péché ? Pourquoi être rachetés quand on a tous les droits dans tous les domaines ? Notre société dite de consommation se veut faite pour acheter et non pour être rachetée, pour consommer et jouir et non pour renoncer en vue d’un problématique avenir dans l’au-delà. Qui est comme Dieu, le Rédempteur ? Celui qui nous rachète du péché pour nous établir dans la vie éternelle. Jésus, le Verbe de Dieu qui s’est fait chair, lui seul est comme Dieu en tant qu’homme, car il est homme et Dieu. "Deum de Deo, lumen de lumine, Deum verum de Deo vero", comme nous le chantons dans le Credo. Il est la Vie et lui seul nous la donne. "In ipso Vita erat et vita erat lux hominum". Tout a été fait par Lui et rien sans Lui. Et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas accueillie." Ce n’est donc pas d’aujourd’hui que les hommes se sont donné le droit de rejeter la lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde, mais jamais autant qu’aujourd’hui. Saint Jean nous dit encore dans ce Prologue de son évangile : Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu, mais à tous ceux qui l’ont reçu il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu."
Alors, frères et sœurs, soyons dans l’action de grâce et la joie, car malgré nos faiblesses et nos fautes nous sommes de ceux qui l’ont reçu et le reçoivent continuellement par l’Esprit sanctificateur.
Les sacrements font de nous de plus en plus des enfants de Dieu, nourris de son corps et de son sang rédempteurs, pardonnés à longueur de vie, éclairés par l’Esprit "qui est comme Dieu" pour faire de nous des enfants de Dieu et marcher sur les traces de Jésus notre Sauveur.
Qui est comme Dieu, Créateur, Rédempteur, Sanctificateur ?
En terminant ces quelques réflexions, en pareil lieu où une vraie forêt de croix nous rappelle que des millions de créatures de Dieu, âmes immortelles dans des corps en formation ont été empêchées de naître et donc de connaître le Dieu de Lumière et d’amour, nous pouvons nous poser une question.
Quelle sera l’éternité de ces enfants non nés ?
Créatures de Dieu par la procréation, pouvons-nous penser qu’ils ne bénéficieront pas de la Rédemption et de la Sanctification ? Ne peut-on pas dire qu’ils ont subi en quelque sorte le martyre en étant condamnés à mort avant d’avoir la vie ? On disait autrefois qu’ils connaîtraient dans les limbes un bonheur naturel. Ça n’a jamais été qu’une hypothèse d’ailleurs aujourd’hui abandonnée par l’Eglise. Qu’en sera-t-il de cette immense foule de créatures de Dieu, victimes des droits de l’homme sans Dieu ? Nous sommes là en plein mystère. Mais comment douter que sa solution qui nous échappe est dans l’amour Créateur, Rédempteur et Sanctificateur ? Ces enfants non nés ont été rachetés par le sang du Christ.
Ne peut-on pas penser qu’ils ont reçu le Baptême du Sang ?
Dieu seul le sait. On est en droit d’attendre de son amour miséricordieux un moyen de salut qui nous échappe. Pourquoi ne dirions-nous pas avec l’archange saint Michel : "Qui est comme Dieu", qui ne peut abandonner ces créatures qui, par la faute des hommes, n’auront pas pu devenir ses enfants par le Baptême ? Comment imaginer que le Dieu d’amour, qui est notre Père et leur Père, les abandonnera dans une réprobation éternelle ? Saint Michel aurait-il une mission à remplir auprès d’eux pour les introduire dans la lumière de Dieu ? En tout état de cause nous pouvons le prier pour ces enfants non nés dans l’espérance de leur salut.
Demandons-lui d’intercéder pour nous auprès du Dieu Créateur, Rédempteur et Sanctificateur, pour que nous soyons de plus en plus ses témoins dans le monde d’aujourd’hui. Qu’il nous aide à être des défenseurs intrépides des droits de Dieu dans le contexte de chacune de nos vies et comme le dit la collecte de la messe : "que nous soyons protégés sur cette terre par ceux qui servent toujours devant ta face", Michel, Gabriel, Raphaël et tous nos anges gardiens.
Ainsi soit-il.
Allocution de Robert Mestelan, Président de l’Association La Route de l’Europe chrétienne :
Chers amis,
Ô crux ave, spes unica, salve ! La bénédiction de l’oratoire du Saint Sauveur à laquelle nous allons assister, loin de constituer l’achèvement d’une belle aventure, ouvre la porte à une nouvelle histoire.
Je commence en remerciant d’abord toutes les personnes présentes qui se sont déplacées, tous les bienfaiteurs qui nous ont aidé et dont nous porterons mémoire tout à l’heure au mémento des vivants, à la Sainte Messe. Je remercie plus particulièrement Monseigneur Reyne, chanoine émérite de Sa Sainteté, ancien curé de Carpentras et d’Orange, Recteur de Notre Dame des Doms d’Avignon, ancien aumônier scout et de la JAC, pour nous tous enfin un modèle de prêtre heureux et fier de servir l’Eglise, un ami.
Je remercie les propriétaires de ces lieux, le Dr Doublier Villette et les membres de l’association des Croisés du Sacré Cœur qui ont fait de cette colline, depuis quelques années, un lieu de réparation et de prière pour toutes les victimes de l’avortement en France, en Europe et dans le monde. Le Dr Doublier Villette, créateur des rosaires pour la vie, aidé de son épouse, combat pour maintenir les droits de Dieu, les droits de la vie. Les profanations réitérées de ce lieu, les accusations multiples auxquelles il fait face avec panache, vous prouvent l’importance et la qualité de son engagement. Aussi, je le remercie du fond du cœur d’avoir permis à l’association « la Route de l’Europe chrétienne » qui a pour but de défendre les racines chrétiennes de l’Europe de mener le combat au coude à coude avec eux en ce lieu prestigieux.
Face à Chantemerle, cette colline du Saint Sauveur était vraiment prédestinée à recevoir l’image du Divin Crucifié, l’objet même de notre amour et de notre foi. C’est en pèlerinant l’an dernier entre Bobbio et Loreto qu’il nous a été donné à la cathédrale Saint Martin de Lucca de contempler pour la première fois cette saisissante effigie, sculptée par Nicodème, arrivée miraculeusement poussée sur les flots en Italie et vénéré sous le nom de « Volto Santo » (la Sainte Face).
Annoncée au cours de notre première assemblée générale, la création de cet oratoire a pu être lancée et Jean-Claude Constantin a commencé par dessiner le plan. Pascal Beauvais, le sculpteur de Brive et auteur déjà de la sculpture de Notre Dame de Guadalupe au Barroux, en est l’auteur. Admirable travail, inspiré par la vénération et l’amour du Christ, il est parvenu à traduire de façon très expressive, la douleur et la majesté du sujet. Qu’il soit ici publiquement félicité !
C’est notre adhérent Aymeric Courcelle Labrousse avec son adjoint Julien qui a eu ensuite la lourde charge de transporter le bas relief, des Ateliers de Bertrand de Sentenac qui avait offert l’hospitalité à Pascal Beauvais, jusqu’à la colline où il fut installé, opération délicate, menée avec courage dans des conditions météo difficiles avec des moyens sommaires. Sachez seulement qu’ils ont campé pendant une semaine au pied de la croix pour réaliser ce chef d’œuvre.
« Quelle grande chose que de posséder la croix ! Celui qui la possède, possède un trésor. Notre vénéré pape Benoît XVI vient de nous le rappeler dans son admirable homélie du 14 septembre à la fête de l’Exaltation de la Croix à Lourdes.
Dieu a tant aimé le monde qu’Il nous a donné Son Fils unique, pour que les hommes soient sauvés. Le Fils de Dieu s’est fait vulnérable, prenant la condition de serviteur, obéissant jusqu’à la mort et la mort sur une croix.
C’est donc avec fierté que nous avons élevé cet oratoire du Saint Sauveur en brandissant la croix pour que le monde entier puisse voir jusqu’où est allé l’Amour du Crucifié pour les hommes et qu’Il mette fin à ce génocide barbare. C’est parce que nous croyons à l’avenir de l’Europe chrétienne que nous disons « oui aux enfants » et que nous défendons solennellement leurs vies. Le Volto Santo nous invite à rendre grâce à Dieu pour que d’un arbre qui apportait la mort surgisse à nouveau la vie.
C’est sur ce bois que Jésus nous révèle sa souveraine majesté, en nous révélant qu’Il est exalté dans la Gloire.
Oui, venons tous, adorons-Le, en union de prière avec les milliards de victimes de l’avortement qui du haut du ciel proclament les droits de Dieu et chantent sans fin Sa Gloire.